Séoul ferme ses boîtes de nuit jusqu’à nouvel ordre



Alors que la Corée du Sud retrouve petit à petit une vie normale, l’apparition d’un foyer de contamination à Itaewon, un quartier de bars et discothèques de la capitale, inquiète les autorités. Et a déclenché sur les réseaux sociaux une vague de colère, parfois teintée d’homophobie, contre ces “comportements hédonistes”.
   

La Corée du Sud, saluée aux quatre coins du monde pour avoir enrayé l’épidémie de Covid-19 grâce à une réaction rapide, à des dépistages massifs et à un système de traçage systématique, pourrait-elle avoir péché par précipitation ? Ne comptant à ce jour “que” 256 décès, le pays de 51 millions d’habitants a levé progressivement l’ensemble des restrictions imposées. Beaucoup se sont rués dans les magasins, ont envahi les parcs et goûté à nouveau aux plaisirs de la vie nocturne.

Mais voilà, ce n’était pas sans risque. Selon les autorités sanitaires, un homme, testé positif au Covid-19 le 7 mai, “s’était rendu dans la nuit du 1er au 2 mai dans cinq établissements du quartier d’Itaewon à Séoul, dont des bars et des boîtes de nuit”, indique le quotidien Hankyoreh. Samedi 9 mai, 17 cas en lien avec cet homme ont été confirmés, incitant ces mêmes autorités à retrouver les plus de 1 500 personnes qui ont fréquenté un de ces cinq endroits ce soir-là.

En attendant, Park Won-soon, le maire de Séoul a annoncé, ce samedi 9 mai, la fermeture jusqu’à nouvel ordre de l’ensemble des clubs et bars de la capitale, rapporte The Korea Times. Quant au Premier ministre Chung Sye-kyun, il a déclaré, selon le journal, que “le succès ou l’échec de la politique de quarantaine de la Corée du Sud dépendrait de la capacité du pays à stopper la propagation des infections en lien avec les clubs de Séoul”. Il a également encouragé l’ensemble des personnes ayant passé du temps dans un des cinq établissements à se soumettre à un test en leur promettant une confidentialité absolue “afin de les dissuader de se cacher”, ajoute The Korea Times.

Vague d’homophobie

Cette précision semble indispensable alors que l’annonce de ces nouvelles infections a déclenché sur les réseaux sociaux une vague de “colère contre les comportements hédonistes”, constate Asia Times. Et a rapidement ciblé la communauté LGBT, “trois des clubs visités par cet homme étant fréquentés par des homosexuels”. Si bien que certains craignent qu’aujourd’hui “des personnes contaminées soient réticentes à se manifester ou que leur homosexualité soit rendue publique par le système traçage”, ajoute le site.

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“Ce qui est inquiétant ici c’est que cela soit récupéré par les xénophobes et homophobes, puisque le quartier Itaewon incarne la diversité en termes de nationalité, de prostitution et de communauté gay”, explique à Asia Times Micheal Hurt, maître de conférence à l’université nationale des arts de Corée.

Toutes ces choses se chevauchent et cela pourrait conduire à des réactions très néfastes.”





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