C’est donc sur PC que j’ai pu avoir accès aux deux premières missions du jeu et pu comparer avec ma précédente et très courte expérience sur PS5 en septembre. Je me souviens avoir même abandonné la fin de cette démo limitée (elle n’est plus accessible actuellement), n’étant pas une joueuse acharnée des Souls-like. Mais justement, ce coup-ci, j’ai eu accès au début du jeu, en toute logique ça devrait être progressif. Alors, est-ce accessible ou bien réservé aux passionnés les plus acharnés du genre ?
Gardez en mémoire que la version de ce test n’est pas la version définitive… Et heureusement, car je n’ai pas pu jouer en 4K. Quels que soient les paramètres que j’ai sélectionnés, le jeu s’est obstiné à rester en 1920×1080, avec une qualité graphique pas franchement au rendez-vous (notamment les ombres).
Donc, on passera sur les détails techniques malheureusement, bien que ça n’empêche pas les impressions très positives sur l’ambiance : Wo Long nous plonge dans un univers sombre. Si la série des Dynasty Warriors dont j’ai l’habitude avec Koei Tecmo et Omega Force est plutôt heroic fantasy à la sauce chinoise, Team Ninja a bien tranché avec une version dark fantasy des Trois Royaumes. Et c’est réussi.
Pour la petite histoire, on est très vite plongé dans un monde violent (oui, autant que sur cette vidéo) infesté d’humains possédés et diverses bestioles démoniaques, dont les causes sont mystérieuses et semblent liées à un élixir très puissant, dans de mauvaises mains. On rencontrera des personnages emblématiques et très reconnaissables pour tout fan des Trois Royaumes (et encore plus pour ceux ayant connu les autres jeux de l’éditeur), et en tant que fan, ça me ravit et j’ai hâte de les croiser (et peut-être devoir en éviter certains comme le terrible Lu Bu). On pourra notamment faire équipe avec certains et les appeler en renfort.
Pour l’heure, c’est avec le courageux et légendaire Zhao Yun que j’ai affronté des ennemis de plus en plus coriaces… mais moins que lors de la toute première mission. Sans vous gâcher la surprise, cette première mission a été sanglante et a mis mes nerfs à rude épreuve. Pour le contexte, je n’ai terminé aucun Dark Souls, ni joué à Sekiro ou encore Elden Rings. En revanche, pas mal de similitudes avec Nioh 2, à commencer par l’ambiance et… un créateur de personnages familier, peut-être trop…
Vous avez assez de souplesse pour faire un personnage original (ou pas), féminin ou masculin (et même choisir un pronom « autre »), sans aucune restriction pour les cheveux, maquillage, etc. ; seul le corps reste très basique. On peut se contenter de modèles prédéfinis ou encore tenter le hasard avec le générateur. Les options sont fournies, voire poussées jusqu’à la longueur des cils (qu’on ne verra plus) ou encore des tatouages sur diverses parties du corps (qu’on ne verra presque jamais selon l’armure portée). Mais ce n’est pas moi qui critiquerai les possibilités de création du personnage !
Un bon plus : on peut sauvegarder plusieurs apparences, car plus tard dans le jeu, vous aurez la possibilité de modifier votre personnage. On peut même générer un code pour partager nos créations avec d’autres joueurs (ou importer celles des autres).
Côté équipement, c’est tout aussi souple : plusieurs types d’armures, beaucoup de types d’armes avec des mouvements différents et des compétences associées qui sont attribuées au hasard. Presque tous les bonus sont générés aléatoirement (sauf le tout premier) et il est possible de les modifier plus tard avec un PNJ. Vous pourrez vous adapter et optimiser selon vos envies et peut-être parfois devoir vous adapter à vos adversaires.
Les sortilèges sont des compétences actives qu’il faut gérer également. À chaque ennemi vaincu vous obtenu du « Ki Primordial » qui peuvent vous permettre d’augmenter vos statistiques élémentaires si vous en obtenez suffisamment. Ces statistiques débloquent plus de sortilèges. Attention, les sortilèges ne peuvent pas toujours être utilisables dès le départ : il faut assez de points dans la statistique ET le niveau de moral suffisant.
Gardons le moral, on est en vie
J’en viens au « moral », ce système qui change vraiment la donne en combat. Lorsque vous vainquez un ennemi, vous augmentez votre jauge de moral. Plus vous avez le moral, plus vous avez la pêche ! Selon le niveau, vous obtiendrez des bonus de statistiques conséquents qui vous donneront l’avantage sur les ennemis, surtout si leur moral est plus bas. C’est un peu comme des niveaux temporaires. J’insiste sur le côté variable, car on perd du moral lorsqu’on est vaincu ou lorsqu’on prend de gros coups. Heureusement, il y a aussi des drapeaux (checkpoints) qui nous aident à monter en niveau de moral, mais aussi des paliers minimum pour ne pas redescendre à zéro.
Et je ne plaisante pas quand je dis que ces boosts sont déterminants : on n’affronte pas un garde avec 20 de moral quand on a 0. Parfois, des ennemis avec un trop haut niveau vous forceront à emprunter un autre chemin, ou bien vous pourrez revenir plus tard lorsque votre moral sera suffisamment haut. Si vous êtes vaincu, vous redescendez au dernier palier (d’où l’importance de planter des drapeaux dès que vous le pouvez) et perdez du Ki Primordial (les points pour améliorer vos statistiques/monter en niveau). Vous pouvez récupérer vos points si vous assouvissez votre vengeance : retournez affronter l’ennemi qui vous a vaincu, mais attention, il aura gagné en moral suite à votre défaite.
Gardons le moral, on a envie
L’action est vraiment au rendez-vous, les réflexes sont de mise (pour parer/esquiver au bon timing parce que les ennemis font très très mal et vos potions sont limitées entre deux passages de checkpoint). Parfois, on se glisse discrètement derrière un garde, mais parfois on se fait surprendre comme dans un jeu d’horreur. Il arrive qu’on regrette rapidement d’avoir engagé un ennemi plus puissant ou plus accompagné que prévu et les boss rencontrés jusqu’à présent sont… costauds. Il faut prendre le temps d’apprendre leurs mouvements. Si je dois comparer avec d’autres jeux, la difficulté n’est pas insurmontable (gardez bien ça en tête lorsque vous rencontrerez le premier boss), mais vu la puissance du système de Moral et l’influence de l’équipement, je reste sur ma réserve. À priori, on est assez proche d’un Nioh 2, avec un début tout de même plus simple que Dark Souls 3.
Ce qui m’a moins plu, au delà de ma frustration au niveau des graphismes, c’est la mise en scène du protagoniste. Encore un personnage qui ne parle pas, qui n’a que peu d’émotions, qui se laisse porter par l’histoire. Je n’attendais pas un RPG avec des choix et divers scénarios, mais là, tout aussi exceptionnel qu’il soit avec ses pouvoirs, le personnage principal est transparent et sans impact. Je pourrais citer Asterigos qui s’en sort bien mieux. La mise en scène à base de plans statiques légèrement animés, c’est du vu et revu également. C’est beau, mais peu immersif. On a heureusement encore quelques cinématiques en 3D (et on espère de belles passes d’armes légendaires dans la suite du jeu).
Côté gameplay, la gestion de l’énergie qui sert à parer/esquiver, mais aussi lancer des sorts est assez frustrante, on est vite à court (elle se recharge en attaquant ou en interrompant avec succès une attaque ennemie). Et quand cette barre est vide, on est essoufflé et à la merci de l’adversaire, qui nous enchaîne parfois vraiment salement. J’ai peine à imaginer jouer un personnage orienté purement magique, du moins au début. J’ai bien l’impression qu’il faille aimer le corps-à-corps, les munitions des armes à distance sont également limitées. Il faut exploiter cette barre d’énergie spirituelle chez les ennemis : eux aussi se retrouvent à votre merci si vous la videz, vous pourrez porter un coup critique dévastateur. Avec un peu de pratique et de bons réflexes, le gameplay devient vraiment plaisant et on oublie les débuts laborieux.
Rendez-vous le 03/03/23 dans les 3 Royaumes
En définitive, oui, j’attends le jeu avec impatience, avec une réserve quant au choix de la plateforme. Le timing des parades peut être fatal sur console si on n’a pas de TV assez réactive, mais d’un autre côté, le jeu a clairement été développé pour les consoles et risque de souffrir de problèmes sur PC, comme bien souvent.
Si vous avez envie d’action et de vous mettre un peu à l’épreuve, Wo Long : Fallen Dynasty pourrait très bien vous surprendre. C’est très dynamique, l’ambiance est bonne, on ne s’ennuie pas ! Si c’est trop difficile, vous pourrez aussi inviter d’autres joueurs dans votre partie. Et si c’est trop facile, vous pouvez laisser les autres joueurs envahir votre partie et les affronter. Rendez-vous le 3 mars !
Ce test a été réalisé par JNH sur une version fournie par l’éditeur.