“Plusieurs aspects créatifs de la culture indonésienne ont indéniablement des liens étroits avec la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (LGBT), des danseurs javanais travestis de lengger lanang aux nombreux fanzines. Cependant, de moins en moins de preuves des influences LGBT sur la culture du pays sont préservées”, note le Jakarta Post.
D’où l’importance du site Queer Indonesia Archives (QIA) qui, depuis sa création en 2019, collecte, numérise et redonne une nouvelle vie à l’histoire des LGBT indonésiens des années 1970-1980 afin d’encourager les nouvelles générations à s’exprimer sans crainte et avec créativité. En introduction à son exposition de films, photos et fanzines de cette époque intitulée “Échos du passé”, QIA écrit :
L’Indonésie est confrontée à une époque où les expériences vécues et les récits des personnes queers sont remis en cause, effacés et délégitimés dans la mémoire collective nationale. QIA veut s’assurer que l’histoire LGBTQ + en Indonésie est séduisante et célébrée. Nous travaillons avec des créateurs, des artistes et des conservateurs pour exposer et présenter cette fabuleuse histoire.”
Sur son site, QIA organise également des lectures de poésies queers des années 1970-1990 clamées par des poètes de toutes les générations et publie le journal fictif d’un couple de lesbiennes de cette même époque qui s’est rencontré à travers un fanzine queer.
Le Jakarta Post rappelle que, à la fin des années 1980 et au début des années 1990, il n’y avait pas de comédie romantique ou de film d’horreur indonésien à succès sans représentation LGBT. Mais selon Nurdiyansah Dalidjo, un écrivain et militant qui contribue à QIA, les enfants indonésiens d’aujourd’hui, bien qu’ils soient plus exposés aux problèmes rencontrés par les LGBT, ne connaissent que RuPaul, la célèbre drag-queen américaine.
“C’est pourquoi ces archives donnent une lueur d’espoir afin que ces enfants puissent imaginer l’avenir de l’Indonésie. Le passé est important, il agit comme un pont”, confie Dalidjo au Jakarta Post.