Throne and Liberty – Throne and Liberty en bêta : retour de testeurs en Corée et en Occident


Throne and Liberty fait actuellement l’objet d’un bêta-test et à l’évidence, les réactions des testeurs et des observateurs sont (très) sévères. Et les joueurs sud-coréens ne sont pas les moins critiques. Quid des conséquences pour NCsoft ?

Siège de forteresse

On l’a noté, mercredi matin, NCsoft a donné le coup d’envoi de la bêta fermée de Throne and Liberty qui doit durer jusqu’au 30 mai. Et quiconque suit un peu l’actualité des MMORPG peut constater que le prochain MMORPG de NCsoft est la cible d’une sévère volée de bois vert, notamment de la part de joueurs et d’influenceurs occidentaux – qui dénoncent en vrac les systèmes d’auto-play et d’auto-path (qui jouent à la place du joueur, rappelant les mécaniques de MMO mobiles là où Throne and Liberty doit être un vrai MMORPG PC), un gameplay trop statique (le personnage reste immobile lorsqu’il lance certains sorts), voire des mécaniques de jeu trop simplistes (le personnage peut équiper deux armes actives, mais la plupart des streams ne montrent que trois compétences utilisables en jeu).

On ne jugera pas ici des éventuelles forces ou faiblesses du jeu (on les évaluera sur pièce le moment venu, dans la durée), mais l’ampleur de la critique atteint évidemment la Corée du Sud et commence à avoir des conséquences : le cours de bourse de NCsoft est à la baisse depuis le lancement de la bêta (de l’ordre de -8% en 48 heures, qui s’inscrit dans une tendance baissière depuis environ deux ans, mais pour atteindre son niveau le plus bas depuis mai 2018 quand tous les MMORPG historiques du développeur étaient dans le rouge à l’exception d’Aion). Et la presse locale s’en fait l’écho, suscitant des réactions diverses chez les joueurs coréens.

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Des joueurs coréens un brin dépités

Certains trouvent les critiques sévères, rappelant qu’il ne s’agit que d’une bêta qui peut encore évoluer (on imagine que la marge de manœuvre est néanmoins restreinte), que les premiers niveaux d’un MMORPG sont toujours rébarbatifs et peu représentatifs du gameplay de haut niveau (le nombre de compétences se débloque progressivement avec les gains de niveau pour enrichir le gameplay), ou encore qu’un MMORPG est rarement très distrayant à regarder et que le gameplay ne s’apprécie réellement qu’en jouant et avec d’autres joueurs. Les arguments s’entendent.

Test final de Throne and Liberty

D’autres sont manifestement davantage heurtés par ces critiques, indiquant « avoir honte » ou enjoignant NCsoft à revoir sa copie et à « penser à l’image de la Corée à l’étranger ».

On constate surtout qu’une majorité de joueurs sur les grands portails coréens dédiés aux MMORPG semblent estimer que les critiques sont justifiées. Contrairement aux joueurs occidentaux, les joueurs coréens ne dénoncent pas l’auto-play (c’est peu ou prou la norme dans les MMO mobiles en Corée depuis plusieurs années et les jeunes joueurs locaux n’ont connu que ça ou presque – au même titre qu’en Occident, les options de déplacements automatiques existent dans nombre de MMORPG depuis au moins 20 ans). En outre, NCsoft avait promis de réaliser un « MMORPG pour tous » et à certains égards, l’auto-play contribue à une forme d’accessibilité du jeu.

Une incapacité à se renouveler

La déception résulte manifestement davantage du fait que Throne and Liberty apparait comme un Nième « Lineage » : NCsoft avait promis de se renouveler et d’embarquer les joueurs dans une nouvelle licence, or Throne and Liberty est perçu comme un clone de Lineage, tout comme Lineage M en 2017 était un clone du premier opus de la licence, puis de même que Lineage W en 2021. L’univers et les mécaniques semblent très similaires, l’esthétique n’est pas si différente et les joueurs s’interrogent sur la capacité de NCsoft à innover. Certains mettent même directement en cause Kim Taek-Jin, fondateur de NCsoft en 1997 et qui contribuerait aujourd’hui à scléroser sa société. Certains réclament dès lors ouvertement son départ. Chacun jugera.

Boss

On se souvient néanmoins qu’il y a à peine plus d’un an, après l’échec commercial cinglant de Blade and Soul II (accessoirement lancé sans le moindre bêta-test), le même Kim Taek-Jin avait entrepris de « repenser la culture d’entreprise » de NCsoft pour « encourager la créativité » au sein de sa société et « renouer avec les joueurs » – et Throne and Liberty devait être le fer de lance de cette nouvelle politique. Contrairement à Blade and Soul II, Throne and Liberty fait bien l’objet d’un bêta-test (qui doit encore durer jusqu’à la semaine prochaine et permettra peut-être d’affiner les opinions des testeurs et des observateurs au-delà des premiers niveaux du jeu). Cette bêta offre donc l’opportunité à NCsoft de collecter l’avis de vrais joueurs et peut-être de s’en saisir pour redresser le tir avant le lancement commercial du MMORPG. 
La question qui se pose maintenant est néanmoins évidente : est-ce que NCsoft entendra ces avis de joueurs et le studio a-t-il encore les moyens de regagner leur confiance ? On imagine que le studio réagira officiellement aux termes des tests pour en dresser un premier bilan, mais après le fiasco de Blade and Soul II, un second échec consécutif serait évidemment compliqué à encaisser par NCsoft.

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