L’Iran et la Chine signent un “pacte de coopération stratégique de 25 ans”



L’accord, dont on ne connaît pas le détail, a été signé samedi par le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, et son homologue chinois, Wang Yi, en visite à Téhéran.

L’Iran et la Chine ont conclu, samedi 27 mars, un accord “pour une coopération globale sur 25 ans”, rapporte Tehran Times. Le document, dont le détail n’a pas été divulgué, a été signé par le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, et son homologue chinois, Wang Yi, en visite à Téhéran.

Dans un tweet relayé par le journal iranien, l’ambassadeur d’Iran à Pékin, Mohammad Keshavarz-Zadeh, écrit que le document précise les capacités de coopération entre l’Iran et la Chine, “notamment dans les domaines de la technologie, des industries, des transports et de l’énergie”.

Le Financial Times indique avoir consulté l’année dernière un projet de 18 pages qui couvrait “la coopération dans des domaines allant de l’énergie, de la pétrochimie et de l’énergie nucléaire aux secteurs de la haute technologie et de l’armée, ainsi que des projets maritimes visant à promouvoir le rôle de l’Iran dans l’initiative chinoise des ‘Nouvelles routes de la soie’”, mais dit qu’il n’a pas été “possible de savoir dans quelle mesure il a été modifié”.

“Bouée de sauvetage”

L’alliance Pékin-Téhéran représente, selon les mots de Bloomberg, “un défi” pour l’administration du président américain Joe Biden, qui s’efforce de rallier des pays amis contre la Chine, qualifiée par le secrétaire d’État Antony Blinken de “plus important test géopolitique” de ce siècle. D’autant plus que ce pacte intervient alors que les efforts visant à relancer l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien sont au point mort.

L’intégration plus étroite de l’Iran avec la Chine pourrait aider à consolider son économie contre l’impact des sanctions américaines, tout en envoyant un signal clair à l’administration Biden sur les intentions de Téhéran.” 

Le Financial Times relève que la Chine est devenue “une bouée de sauvetage” pour l’Iran face aux sanctions économiques décidées par Washington. Le géant asiatique a été premier partenaire commercial la République islamique au cours de la dernière décennie, “en partie en raison des sanctions américaines, qui ont contribué à mettre fin au rôle prépondérant de l’Allemagne pendant trente ans”. Et le demeure aujourd’hui, malgré la baisse des importations de pétrole iranien après que Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord nucléaire que Téhéran avait signé avec les grandes puissances, dont la Chine.

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Au cours de la dernière année iranienne, qui s’est achevée le 20 mars, les exportations iraniennes vers la Chine ont atteint 8,9 milliards de dollars et les importations en provenance de Chine se sont élevées à 9,7 milliards de dollars, selon les douanes.

Selon un communiqué de son ministère, Mohammad Javad Zarif a qualifié samedi la Chine d’“amie des jours difficiles” et a déclaré à Wang Yi : “Nous remercions la Chine pour ses positions et actions appréciables en ces temps de sanctions cruelles contre l’Iran”.

“Éviter les critiques”

La genèse de cet accord irano-chinois remonte à la visite du président Xi Jinping à Téhéran, en janvier 2016. Il était alors le premier dirigeant chinois à se rendre dans la capitale iranienne depuis plus de dix ans, souligne Bloomberg. En atterrissant, il avait déclaré qu’il espérait un “nouveau chapitre” dans les relations avec l’Iran, retrace Tehran Times

Le Financial Times rappelle de son côté que l’an dernier, la population iranienne s’était “insurgée contre la perspective d’un accord” et avait recouru aux réseaux sociaux pour exhorter le président Hassan Rohani à ne pas conclure un pacte “qui, pour beaucoup, équivalait à vendre le pays”.

“Selon les analystes”, écrit le journal économique, “la signature des documents pendant les vacances du Nouvel An iranien et le refus de divulguer tout détail pourraient avoir pour but d’éviter les critiques publiques.​”

Violette Robinet





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