l’analyse censurée d’un universitaire chinois



Le chercheur en politiques publiques Hu Wei a écrit que la Chine devrait prendre plus clairement ses distances avec le Kremlin pour éviter de finir dans le camp des perdants. Son analyse, largement partagée sur les réseaux sociaux chinois, fait désormais l’objet d’une censure.

Quand l’universitaire Hu Wei, éminent spécialiste des politiques publiques à Shanghai, a suggéré que la Chine devrait couper ses liens avec la Russie, il ne se doutait pas des réactions qu’allait provoquer son analyse des conséquences géopolitiques de la guerre en Ukraine, rapporte le Guardian.

Son article, d’abord écrit en mandarin, a été publié en anglais [le samedi 12 mars] sur le site de l’US-China Perception Monitor (USCPM), une publication du Centre Carter (fondation américaine fondée par Jimmy Carter, président démocrate des États-Unis entre 1977 et 1981).

“Il a rapidement enregistré plus d’un million de vues en Chine et à l’étranger, et il a été partagé sur différents blogs chinois, sur les sites de médias non officiels et sur les réseaux sociaux du pays.” La publication est depuis censurée par les autorités chinoises, qui ont bloqué dimanche 20 mars le site de l’USCPM.

Dans son analyse, Hu Wei “assure que la progression des troupes russes [en Ukraine] reste chancelante et que la Chine devrait couper ses liens avec Vladimir Poutine ‘dès que possible’”, explique le journal britannique. L’universitaire considère que la position actuelle de la Chine la rend vulnérable à d’éventuelles sanctions occidentales, ce qui risque de mettre le pays “du côté des perdants”. Il se joint ainsi à d’autres critiques chinoises, qui “s’opposent à la ligne officielle du pouvoir”.

Une position chinoise ambiguë

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, le géant asiatique a rechigné à prendre position. En tant qu’allié de la Russie, il ne veut pas prendre part aux condamnations internationales et aux sanctions économiques contre Moscou. Dans le même temps, il insiste pour que la souveraineté de l’Ukraine soit respectée et se dit “préoccupé” par la situation dans le pays, pointant aussi du doigt le camp occidental.

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Le Guardian résume :

Le gouvernement chinois et les médias d’État ont majoritairement présenté la Chine comme un État neutre, capable de négocier la paix, mais ils ont aussi accusé les États-Unis et l’Otan d’être responsables du conflit, sans vraiment critiquer Vladimir Poutine et la Russie.”

Sur les réseaux sociaux chinois, les positions prorusses sont par ailleurs très présentes, notamment à cause d’un important sentiment antiaméricain.

“En Chine, il y a beaucoup d’intérêt pour le conflit, et les articles sur le sujet enregistrent des centaines de millions de vues et des dizaines de milliers de commentaires, assure le quotidien londonien. Il existe des voix discordantes, qui s’inquiètent notamment des conséquences de la guerre pour les civils, mais elles demeurent peu nombreuses et sont généralement soumises à la censure.”

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L’indépendance et la qualité caractérisent ce titre né en 1821, qui compte dans ses rangs certains des chroniqueurs les plus respectés du pays. The Guardian est le journal de référence de l’intelligentsia, des enseignants et des

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