Klonoa Phantasy Reverie Series – Test de Klonoa Phantasy Reverie Series – Il ne faut pas toucher aux souvenirs


On découvrait en 1997 Klonoa, un étonnant jeu de plateforme développé par Namco sur PS1 à l’époque où Sony cherchait à fédérer autour d’une licence concurrente aux ténors du genre. Sous-titré Door to Phantomile, le jeu nous mettait dans la peau d’une bestiole non-identifiée, entre le lapin, le chat et le chien, traversant des rêves en danger face à un mal grandissant. Plus tard, en 2001, la licence revenait sur PS2 avec une suite qui apportait quelques améliorations de gameplay à un jeu initialement plutôt sobre sur ce point. Depuis, pas grand chose, à part des jeux GBA et un remake du premier sur Wii en 2008. C’était donc évidemment une surprise quand Bandai Namco a ressorti la licence des tiroirs avec un remake des deux premiers titres, intitulé Klonoa Phantasy Reverie Series, disponible depuis le 7 juillet 2022 sur toutes les plateformes du moment.

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Des rêves du passé

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Étrange petit animal, Klonoa est doté d’un pouvoir surnaturel, celui d’explorer les rêves. Dans un monde aux prises avec un esprit maléfique, il va de rêves en rêves pour le combattre dans des mondes très différents les uns des autres. C’est ainsi que démarrait la licence, avec un univers plein de féérie, où la réalité laisse place à des rêves bouleversés par le “Mal”. Si son histoire est somme toute dispensable, autant dans le premier que dans le second jeu, Klonoa est tout de même bien fourni en dialogues, dans des jeux où l’on fait la rencontre d’un grand nombre de personnages qui ont besoin de l’aide de notre petit héros, alors qu’il est le seul à pouvoir explorer les rêves et éloigner l’ennemi. Sa narration sert pourtant souvent d’excuse et de liant à une aventure qui nous amène sur des mondes radicalement différents, comme de petits interludes qui expliquent vaguement pourquoi Klonoa passe du coq à l’âne. Et dans l’ensemble, c’est quand même peu passionnant, à tel point que l’on finit par abuser de la possibilité d’accélérer les scènes de dialogues pour vite passer à l’essentiel : les niveaux. En matière de level design, il n’y a pas grand chose à dire, parce que Klonoa joue plutôt la carte visuelle, avec un jeu qui peine à se renouveler et à proposer un véritable défi, mais qui parvient à étonner régulièrement sur ses ambiances.

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Parce que c’est là que le jeu dévoile tout son intérêt, visuel notamment, avec une direction artistique qui a quelques éclats sur sa mise en scène d’univers changeants. Des premiers niveaux féériques jusqu’à d’autres, notamment sur la fin du premier jeu, plus sombres, ou bien dans le second jeu avec entre autres son excellent niveau dans un cirque, Klonoa varie les ambiances et donne souvent envie d’aller plus loin pour voir ce que les jeux nous réservent visuellement. Pourtant, la direction visuelle du jeu peine sur d’autres points, notamment sur les personnages secondaires assez vilains alors que le héros, lui, est mémorable, ainsi que les ennemis qui sont visuellement assez hideux pour l’essentiel. Les boss ne remontent pas vraiment le niveau et souffrent des mêmes problèmes, bien que le jeu tente de compenser par des couleurs pétantes pour attirer l’œil, parfois à l’excès. Mais cela rappelle une lointaine époque, celle de la fin des années 1990, où chacun essayait sur PS1 d’avoir sa propre série de plateforme phare et où l’on arrivait à certaines limites d’imagination et de bon goût pour se démarquer de la masse. Qui se souvient de Gex ou de Pandemonium ? Des titres qui, alors que Nintendo avait le monopole de la plateforme avec Mario, essayaient de surfer sur la vague des platformers en 2D ou 3D en profitant de l’absence de licence vraiment incontestable sur PS1 (même si Crash Bandicoot et Spyro ont fini par faire leur trou). 

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Les failles nostalgiques

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Et au-delà de son aspect visuel qui oscille entre le sympathique et le moins bon, Klonoa se reposait sur un gameplay dans lequel on attrape les ennemis avec notre anneau pour soit les jeter sur d’autres ennemis, soit s’en servir pour faire un double saut, soit détruire ou actionner des mécanismes. Un vrai changement par rapport à la dynamique habituelle de ce type de jeu, puisque sauter sur la tête d’un ennemi ne mène qu’à une mort certaine, mais qui apparaît clairement daté aujourd’hui. Non pas que la mécanique ne fonctionne plus, au contraire, mais parce que les deux titres de cette compilation tournent autour de cet unique élément de gameplay qui est maîtrisé dès le premier niveau du premier jeu. Rien ne vient ensuite étoffer ce gameplay, puisqu’il ne s’agit que de traverser les niveaux avec une unique mécanique sans aucun renouvellement. Le 2ème jeu, Lunatea’s Veil, apporte quand même quelques améliorations, notamment avec un objet qui permet de voler temporairement à certains passages afin de faire face à de nouveaux types d’obstacles, mais ça reste dans l’ensemble très proche du premier titre.

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Quant aux combats de boss, ils sont parfois réussis et parfois moins, certains sont trop basiques pour véritablement intéresser, mais d’autres utilisent pleinement les rares capacités à notre disposition et poussent à prendre le temps d’apprendre les quelques patterns. S’il s’agit toujours, dans le premier Klonoa et le second, de choper des ennemis pour les balancer à la face du boss, ceux-ci poussent parfois à agir en rythme, à attaquer des cibles secondaires, ou encore à effectuer certaines actions pour forcer le boss à changer de phase. Si ça ne révolutionnait pas grand chose à l’époque et encore moins aujourd’hui, ces séquences ont le mérite d’être appréciables et de changer un peu de la progression des niveaux qui, elle, souffre d’une répétitivité assez forte à cause de son level design peu inspiré. Pourtant, Lunatea’s Veil, le second titre, apporte quelques séquences nouvelles, notamment celles où l’on surf en descente en évitant les obstacles, mais ça reste occasionnel. Visuellement enfin, les jeux n’ont rien de transcendant, le remake du premier Klonoa est conforme à celui sorti sur Wii avec une meilleure résolution et moins d’aliasing, alors que le remake du deuxième jeu est assez similaire au premier, avec un rendu globalement propre, mais sans surprise

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Conclusion

Il y a parfois des choses qu’il faut laisser au passé, jusqu’à ce qu’un élan de nostalgie nous emmène vers la fausse bonne idée d’un retour qu’on n’espérait plus vraiment. Klonoa Phantasy Reverie Series est l’une de ces idées qu’on aurait mieux fait de ne pas avoir, tant ce remake met en évidence les nombreux défauts de jeux qui, en 1997 et 2001, avaient un certain charme, mais qui aujourd’hui peinent à outrepasser leurs limites. Dans ma tête, Klonoa était un jeu sur lequel je me suis énormément amusé lorsque j’étais gamin ; aujourd’hui, je n’y vois plus qu’un jeu de plateforme limité, avec trop peu d’idées pour tenir sur la durée et avec un univers assez peu accrocheur.

Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 5 à partir d’une version fournie par l’éditeur.



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