C’est un jeu d’action “rpg-isé” dans lequel vous contrôlez un Gunpla, une maquette de Gundam. Il reprend le contexte de la série d’animés Gundam Build : dans ce monde, il est possible de scanner les maquettes de Gundam pour s’en servir comme personnages dans les jeux vidéo. (Pensez à la série de jeux Skylanders dans notre monde)
Le scenario n’est qu’une excuse à une série de combats dans lesquels vous êtes rejoints par deux coéquipiers contrôlés par le jeu. Sans être mauvais, il est cependant totalement dépourvu d’originalité et de surprise.
La boucle de gameplay principale est la suivante: construisez un Gunpla à partir des éléments en votre possession, afin de réussir des missions, qui vous feront gagner de nouveaux éléments que vous pourrez utiliser pour renforcer votre Gunpla, pour réussir des missions plus difficiles, …
En plus du mode histoire, le jeu propose également des missions secondaires, un mode chasseur de primes (3v3 en arène où vous choisissez la composition de l’équipe ennemie) et un mode survie. Tous ces modes de jeu peuvent être joués seul ou en multijoueur par internet.
Coté builds, l’une des grandes nouveautés de cet épisode est la possibilité d’équiper des bras droit et gauche différents, ainsi que deux armes de mêlée et deux armes à distances. Dans les épisodes précédents, il y avait une catégorie d’armes doubles (un duo katana + wakizashi, ou deux armes à feu maniées en ambidextrie, par exemple) mais statistiquement elles ne comptaient que comme une seule arme. Ici, toutes les armes à une main peuvent être librement associées entre elles. Il est toujours possible de ne jouer qu’avec une seule arme à une main, mais c’est se priver d’une partie du moveset de l’arme. L’autre nouveauté, c’est l’ajout de modèles Super Deformed dans la liste des kits jouables et, étonnement, on peut mixer des pièces SD et d’autres aux proportions normales entre elles.
En combat, le jeu est très fluide et reste lisible même au cœur de l’action. Mais c’est peut-être parce que les stages sont assez petits et aussi que les ennemis me semblent moins nombreux que dans les anciens épisodes. Ceci dit, on remarque un effort dans la composition des groupes d’ennemis, qui sont souvent liés thématiquement (une vague sera composée uniquement de machines d’une même faction d’une série précise, par exemple) et aussi une plus grande variété dans les bosses géants de fin de stages.
Les différentes armes de mêlée se complètent plutôt bien : les haches ont des attaques puissantes, mais une portée réduite, les fouets peuvent attraper un ennemi de loin et l’attirer vers vous, les lances et rapières ont plusieurs options de fente qui couvrent une bonne distance vers l’avant, …
En fonction des pièces qui composent votre robot, vous disposez également de deux types d’attaques spéciales : d’un côté, celles ont un cooldown après leur utilisation et qui doivent se recharger, et de l’autre, celles qui vous pouvez utiliser à volonté, mais qui puisent dans une jauge d’énergie.
Le troisième volet – plus anecdotique – du jeu est la personnalisation graphique de votre Gunpla : vous pouvez le repeindre entièrement, lui ajouter des marques d’usure et une grande variété de décalcomanies. Et c’est peut-être ici que les plus gros des ajouts de cette nouvelle version se situent : en plus du mode photographie déjà présent dans les précédents jeux, un nouveau mode diorama que je ne peux que qualifier d’époustouflant a été rajouté : on peut y créer de petite saynètes impliquant plusieurs machines donc on peut contrôler la pose dans les moindres détails, mais aussi rajouter un décor, des accessoires, de effets de lumière ou de fumée, … vous ne le verrez pas dans les captures de ce test parce que je suis loin d’avoir le talent nécessaire pour y faire justice, mais ce mode pourrait à lui seul justifier l’achat du jeu pour certaines personnes. Il inclut même des poses spéciales pour recréer certains des moments les plus iconiques de la licence.
Le fait que le jeu exploite une licence connue, justement, est à la fois un bon et un mauvais point : vous pouvez jouer avec vos Gundams préférés… à condition qu’ils soient issus d’une série récente et/ou populaire. On compte ainsi 4 versions différentes rien que pour Barbatos, la machine du héros de Gundam Iron-Blooded Orphans (2015), alors que seul l’un des quatre protagonistes de Gundam Build Divers Re:Rise (2019) a son robot dans le jeu. De nouvelles machines sont d’ores et déjà annoncées, dans le cadre du season pass et aussi lors de mises à jour gratuites, mais je ne pense pas qu’il faille s’attendre à ce qu’ils rajoutent des Gundams tirés d’obscurs spin-off en mangas du milieu des années 90. On sait déjà, par exemple, que les ajouts du premier patch seront tirés de la série et du film les plus récents.
Un mot sur les DLCs avant de conclure : il y a, en plus des season pass (car il y a deux season pass : un traditionnel avec des missions ainsi que des gunplas supplémentaires, et un second qui ne contient que des décors et accessoires pour le mode diorama), des boosters de taux de drop en micro transactions : un lot de 100 pour 2€ et un lot de 500 pour 5€. Ce sont des consommables et en utiliser un avant une missions double (plus ou moins) la quantité de loot obtenu. Sans porter de jugement dessus, je tiens juste à signaler qu’on gagne gratuitement un de ces même booster à chaque mission terminée avec un rang “S”, donc peut aussi les farmer en jeu. Et à titre de comparaison, le mode histoire en entier fait environ 35 missions.
En conclusion, le jeu en lui-même est très bien. Il se concentre sur le principal, les combats de robots, et le fait bien. La variété est au rendez-vous. De base, je pense qu’on doit être à plus de 250 modèles disponibles. Il est techniquement très propre (je n’ai eu aucun plantage et le seul bug que j’ai rencontré était uniquement visuel). Il lui manque peut-être encore un peu de polish, en particulier sur l’interface en dehors des combats ; mais on sait que des patchs arrivent donc on peut espérer des améliorations. Sur la version PlayStation 4, à laquelle j’ai joué, les textures des Gundams sont peut-être en un peu trop basse résolution, mais ce n’est visible que quand le Gundam est immobile ; dès qu’il y a du mouvement, c’est caché. À priori, ce n’est valable que pour la version PlayStation 4, j’ai vu des captures PC et PlayStation 5 où les textures sont nickel (je ne sais pas pour la version Switch par contre). Enfin, c’est peut-être un compromis technique pour avoir un jeu fluide, auquel cas c’est de bonne guerre. Niveau durée de vie, j’estime qu’il faut compter 25 à 30 heures pour finir la campagne en mode normal.
Cependant… remis dans le contexte, en tant que cinquième épisode d’une série, pour moi le bilan est légèrement moins brillant (légèrement). Après, je vais être honnête : j’ai plusieurs centaines d’heures de jeu sur Gundam Breaker 3 et il m’a fallu un certain temps d’adaptation. Les reproches que je pourrais faire à GB4 comparé au 3 restent des points de détails. Mais GB3 n’est jamais sorti chez nous, je l’avais importé. Le seul jeu sorti en France est New Gundam Breaker et NGB, c’est le vilain petit canard de la série. Entre NGB et celui-ci, il y pas photo : celui-ci est bien meilleur et vous pouvez y aller les yeux fermés.
En résumé : le jeu est à la hauteur de GB3 (qui était jusque-là la référence), quoique pas pour les même raisons. Il est aussi bien meilleur que NGB, le précédent jeu, et c’est tout ce qu’on lui demandait.
Test réalisé sur PlayStation 4 par Alenn Tax à partir d’une version fournie par l’éditeur.