Eastward – Test de Eastward – À l’est, quoi de nouveau ?


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La surface a été envahie par le MIASME et la petite communauté de l’Île-Cocotte a trouvé refuge sous terre. Ses habitants vivent en se nourrissant de crabes locaux et creusent des mines pour exploiter les ressources de ruines oubliées.

John est un de ces mineurs. Solide barbu, il est taciturne et ne prononce jamais un mot. Il est accompagné par Sam ; tout son contraire, la jeune fille est bavarde, pleine de vie, naïve et adorable. Et ces deux personnages sont les protagonistes d’une grande aventure.

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Eastward est un jeu d’aventure en 2D. De ses nombreux congénères, c’est avec la Légende de Zelda qu’on constate de nombreux points communs : taper les monstres, utiliser des bombes, pousser des caisses, briser des murs craquelés, dénicher des coffres secrets ou encore réunir divers fragments pour obtenir un cœur supplémentaire.

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Le jeu ne reste toutefois pas bloqué dans le passé et se permet d’aller plus loin. Il est par exemple possible de donner une direction aux attaques grâce au stick et des armes à distances se rajoutent à l’arsenal.

La progression se fait toutefois avec le même découpage : les phases d’exploration et les donjons. On remarque d’ailleurs vite la transition : John se balade les mains dans les poches dans les unes, poêle à la main dans les autres.

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Oui, une poêle. Car John est également un fin cordon bleu. Il est possible de récolter des ingrédients ici et là, et des réchauds placés aux endroits stratégiques permettent de concocter de bons petits plats qui rendent cœurs et bonus à nos héros. Le tout se fait via un petit jeu style bandit manchot au timing délicat, avec en fond une petite musique qui rappelle fortement son équivalente dans Breath of the Wild.

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L’aventure ne se contente pas seulement de taper sur les bestioles qui se présentent sur le chemin. Il y a également quelques énigmes, souvent à base d’obstacles à pousser ou à détruire. Il est parfois nécessaire de faire prendre aux deux personnages des chemins différents afin de s’aider l’un l’autre dans la progression. Quelques mini-jeux jalonnent également le parcours.

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Le tout se déroule dans un pixel art du plus bel effet. Le style graphique est réussi et les animations sont très fines. Quelques effets de lumières subliment également le tout. Et même si certains thèmes se répètent un peu trop, les musiques ont également un délicieux style rétro qui colle très bien avec le reste. Pour tout le côté artistique, Eastward est une franche réussite.

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La difficulté du jeu est plutôt bien dosée. Le premier chapitre est plutôt facile : les ennemis ne sont pas bien retors et on trouve moulte cœurs sur le chemin. Cependant, les adversaires deviennent de plus en plus ardus et nombreux avec la progression de l’aventure ; il faut alors prévoir un petit stock de plats pour passer sans trop d’encombre les différentes régions. On peut par contre s’interroger sur l’utilité des points de sauvegarde (des espèces de frigos modifiés qui ont toujours une petite réflexion philosophique en réserve) alors qu’il y a de sauvegardes automatiques très régulièrement.

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Tous les textes sont en français et la traduction est de bonne qualité. Notons qu’une option permet de rajouter des sous-titres alors que le jeu ne propose aucune voix ; peut-être dans le cas où vous avez des spectateurs non francophones ?

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Le cœur du gameplay est donc très efficace et tout l’enrobage autour un ravissement : on pourrait s’attendre à vivre là une chouette aventure. Malheureusement, il y a un aspect qui cloche dans tout ça : l’histoire.

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Le jeu met énormément de temps à démarrer. Le principe de base est de pouvoir diriger les deux personnages, mais cette action n’est possible que vers la fin du premier chapitre. Pendant près de deux heures suite au début du prologue, ce n’est qu’un seul personnage qu’on contrôle. Si c’est pour s’habituer à leur maniement, c’est largement plus de temps que nécessaire.

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Mais surtout, alors que les heures de jeu s’égrènent, le grand objectif de cette aventure reste très flou. À l’écran, nos personnages vont d’une quête mineure à une expédition bénigne. Il faut récupérer des bidules pour quelqu’un, rattraper une bestiole pour le fermier du coin, sauver Bidule parce qu’il s’est perdu, récupérer des ingrédients pour préparer un plat pour Trucmuche. Pendant des heures, on enchaîne les allers-retours afin de rendre des petits services aux autochtones.

Et pourtant, il arrive des moments où il se passe des choses importantes, voire très graves. Après tout, le MIASME est un danger réel dans le monde de Eastward. Mais toute tension est très vite désamorcée par un flot de naïveté et de “Ohlala, j’ai laissé mon sac au milieu des monstres. Hi hi, tu veux bien me le ramener ?”.

Le rythme laisse aussi à désirer. Le jeu se veut très narratif : il arrive donc qu’on tombe régulièrement dans de longues scènes de dialogues, limite des cinématiques. Pour forcer le joueur à aller dans la bonne direction, le jeu n’hésite pas non plus à devenir très dirigiste ; souvent de manière grossière (le bon vieux truc du personnage qui bloque le chemin ou de la porte qui ne s’ouvre que quand c’est nécessaire), parfois en prenant directement les commandes ou en téléportant les personnages ailleurs.

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C’est vraiment dommage, car l’univers est intéressant et les personnages attachants. Le jeu fourmille de bonnes idées, dont quelques concepts à la mode en ce moment. Toutefois, il manque le souffle épique inhérent aux grandes épopées ; en l’état, on assiste principalement à du train-train quotidien sans grande ambition.

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Pixpil a su que vous aimiez le rétro. Alors ils ont mis un jeu dans votre jeu.

Devant la devanture de certaines boutiques, vous trouvez une borne d’arcade qui peut être utilisée par les personnages. Cela lance le jeu à la mode dans le monde de Eastward : Earthborn.

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Ici, on incarne un chevalier qui s’est échoué sur les côtes d’un royaume envahi par les monstres. Le Roi Démon s’est enfermé dans le château avec la princesse et il a entamé un rituel devant lui conférer toute puissance. Les préparations durent sept jours, soit le temps qu’il reste à notre valeureux héros pour tenter de libérer la demoiselle en détresse.

La similarité du nom avec EarthBound n’est pas innocente. On retrouve ici le même type de gameplay : on dirige un personnage suivi de ses compagnons et les combats se déclenchent aléatoirement. Les affrontements se font en tour par tour et des coups spéciaux peuvent être utilisés quand les personnages ont suffisamment de points d’aptitude.

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Les sept jours correspondent en gros à une quarantaine de minutes de jeu. Il faut trouver de nouveaux compagnons (l’aventure débute avec un marchand et un singe capricieux) et gagner en puissance pour espérer vaincre le monstre. En cas de défaite, tout n’est pas perdu : les compagnons déjà rencontrés sont disponible dès le début, les points de téléportations activés sont toujours accessibles et les cavernes découvertes toujours indiquées sur votre carte. Il faut surtout trouver le meilleur moyen de suffisamment monter en niveau pour être à la hauteur lors du combat final. Et attention : s’il est toujours possible de ressusciter les compagnons tombés au combat, la mort du chevalier entraîne irrémédiablement la fin de partie.

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Le léger côté rogue-lite ne se résume pas à repartir à chaque fois au niveau 1 avec seulement quelques pièces en poche. Les aptitudes des divers personnages peuvent également changer aléatoirement d’une partie à une autre, tout comme le stock disponible chez le marchand.

Il y a un autre moyen d’aider le héros dans sa quête et ça se passe directement dans le monde de Eastward. Dans certains coffres, John ou Sam peuvent trouver des jetons. Il faut les utiliser dans les gashapons qui traînent non loin de la borne d’arcade : on obtient ainsi une pixball, une sorte d’Amiibo qui octroie des bonus dans Earthborn (objets supplémentaires, capacités spéciales…).

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L’aspect graphique du jeu lorgne plutôt du côté de la GameBoy avec ses gros pixels et ses couleurs très limitées. Les dialogues sont parfois un peu trop rapide, mais les répliques ont souvent pas mal de second degré.

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Eastward avait tout pour être un monument du genre avec sa direction artistique sublime, son gameplay agréable et son univers intéressant. Néanmoins, il a aussi cette étonnante faculté à esquisser quelque chose de phénoménal pour aussitôt lancer le joueur dans une série de quêtes toutes plus barbantes les unes que les autres. Ç’en est au point que Earthborn est presque plus palpitant que la campagne principale. Cependant, si on s’accommode de ses objectifs légers et naïfs, c’est quand même plus de vingt heures de jeu qui sont proposées et bien plus encore si on veut libérer la princesse dans le jeu secondaire.

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Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.



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