Pékin collecte massivement l’ADN de sa population masculine



Afin de mieux surveiller sa population, Pékin prélève du sang chez les hommes et construit une base de données d’ADN, selon un rapport australien. Entamée au Tibet et dans le Xinjiang, cette procédure est étendue à l’ensemble du pays, avec l’aide d’une société américaine.

“La police chinoise est en train de recueillir des échantillons de sang chez les hommes, majeurs ou non, dans l’ensemble du pays, afin de construire une carte génétique de ses 700 millions de citoyens masculins, donnant ainsi aux autorités un nouvel outil puissant d’élaboration de leur État de surveillance de haute technologie”, constate le New York Times du 17 juin.

Selon le journal américain, une fois cette base construite, les autorités pourront retrouver n’importe quel membre masculin d’une même famille à travers le sang, la salive ou tout autre matériel génétique. “Ce projet est une montée en puissance majeure des efforts de Pékin pour contrôler la population par des moyens génétiques”, ajoute le quotidien.

“35 à 70 millions de citoyens” déjà prélevés

Il s’agit en fait de la confirmation d’un programme étendu mais dont on ne connaissait jusqu’ici qu’une partie, réalisée par un rapport de l’Institut australien de recherche sur les stratégies politiques. Pékin a procédé à des prélèvements d’ADN au Tibet en 2013 et dans la Région autonome ouïghoure du Xinjiang, en 2016, sous prétexte d’effectuer un bilan de santé annuel. À partir de fin 2017, la police chinoise s’est mobilisée aux quatre coins du pays, pour recueillir suffisamment d’échantillons, afin de créer une gigantesque base de données d’ADN. “La Chine a déjà recueilli les échantillons d’ADN d’entre 35 et 70 millions de citoyens chinois masculins”, évalue le rapport.

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Dans un entretien du 20 juin avec le site en chinois de la Deutsche Welle, l’auteur du rapport James Leibold, responsable du département politique, média et philosophie de l’Université australienne La Trobe, estime que “le gouvernement chinois a perfectionné dans un premier temps la technologie du prélèvement d’ADN dans le Xinjiang et au Tibet, avant de la généraliser à l’ensemble du pays”. Pour lui, “Tibet et Xinjiang sont considérés comme deux régions qui menacent potentiellement la sécurité nationale du point de vue de Pékin, c’est pour cette raison que les entreprises et la police chinoises sont autorisées à mener diverses expérimentations liées à la surveillance dans ces deux régions.”

Une technologie américaine

Le professeur Leibold pointe du doigt la société américaine de haute technologie Thermo Fisher Scientific, dont le siège est dans le Massachusetts, qui a fourni sa technologie au régime chinois. “À ma connaissance, le marché chinois représente 10 % de ses bénéfices… Jusqu’à présent, à chaque fois que le gouvernement chinois réprime la société civile, Thermo Fisher ignore la morale”, critique le professeur.

Sur le site officiel des marchés publics chinois, on trouve plusieurs appels d’offres publics de “projet de construction d’une base de données ADN masculines”. Comme celui de la police de Ningde, dans la province du Fujian (sud-est) en août 2019, ou celui de Mianyang, au Sichuan (ouest) en avril 2019.

La révélation ne date pas d’hier. En mai 2017, l’association de défense des droits de l’homme Human Rights Watch, avait déjà alerté sur le fait que “les policiers chinois sont en train d’imposer le prélèvement d’ADN aux citoyens ordinaires, pas seulement aux criminels ni aux suspects, dans de nombreuses régions”. Selon HRW, le ministère chinois de la Sécurité publique a lancé dès le début des années 2000 un “Système de base de données ADN pour la police”. “Dès la mi-2015, le ministère avait déjà collecté 44 millions de données”, notait HRW.

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Zhang Zhulin





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