Les premières semaines de relations entre Pékin et la nouvelle administration de Joe Biden ont déjà connu un mélange de démonstrations de force, gestes de rupture et déclarations de continuité diplomatique. C’est d’abord sur la question de Taïwan, considérée comme une province séditieuse par Pékin, et comme une démocratie alliée par Washington, que se cristallisent les joutes verbales et militaires.
“Les premiers jours de l’administration Biden ont démontré sa volonté de renforcer l’alliance non écrite avec Taïwan, qui est au beau fixe depuis l’arrivée au pouvoir de Tsai Ing-wen en 2016”, raconte un journaliste basé à Taipei dans le webzine nippon The Diplomat. Une volonté rapidement mise à l’épreuve, alors que les 23 et 24 janvier, une quinzaine d’avions de chasse chinois sont entrés dans la zone de défense aérienne de Taïwan. “Les incursions se sont poursuivies jusqu’à la fin du mois, et ont même redoublé après la visiste sur l’île de hauts responsables américains”, poursuit le journaliste.
Cette visite concrétisait un tournant décrété le 9 janvier précédent par Mike Pompeo, secrétaire d’État de Donald Trump : la fin des restrictions aux rapports directs entre l’administration américaine et ses homologues taïwanais, mise en place lors de la rupture des relations diplomatiques avec Taïwan exigée par Pékin en 1979. Le 20 janvier, Biden avait invité le représentant taïwanais à son investiture – encore une première depuis cette date, souligne l’auteur.
Le 23, le département d’État américain condamnait “les tentatives d’intimidation par Pékin de ses voisins, Taïwan compris” et assurait Taïwan de la continuité de son soutien, cependant que le porte-avions
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Agnès Gaudu